I – L’illusion de la maîtrise, le vrai danger
Le manque de maîtrise par les maires de leur propre budget, de leur commune, de l’état d’avancement des chantiers municipaux, ou des engagements contractés avec l’État ou les partenaires techniques, est devenu une alarme démocratique silencieuse mais grave.
Lorsque les maires :
- Ignorent les lignes budgétaires disponibles ou déjà engagées ;
- Lancent des annonces sans cadre de financement sécurisé ;
- Sont incapables d’expliquer les retards ou les blocages des projets en cours ;
- Ou encore ne savent pas informer clairement les citoyens sur l’état des réalisations publiques.
C’est toute la crédibilité institutionnelle de la commune qui s’effondre. La première exigence d’un maire, c’est la maîtrise de sa commune : ses ressources, ses obligations, ses urgences, ses priorités.
Ce manque de rigueur :
- Désinforme les populations ;
- Dissuade les partenaires au développement de continuer à coopérer ;
- Favorise les suspicions de malversations ou de clientélisme ;
- Et surtout, désorganise les services publics locaux.
Une commune où le maire ne maîtrise ni les finances, ni les priorités, ni les chantiers en cours, est une commune vulnérable, instable, et désorganisée.
Il ne peut y avoir de développement local sans discipline budgétaire, suivi rigoureux et information sincère.
II – La non-publication des budgets municipaux : une violation grave du droit des citoyens
Dans toutes nos communes (Nord, Ouest, Est) et en ville, les maires s’abstiennent de publier leur budget, malgré l’obligation légale et morale qui leur incombe. Cette opacité budgétaire constitue une violation manifeste du droit d’information des citoyens, un frein à la transparence de la gestion publique, et une porte ouverte aux détournements et abus de pouvoir.
La Charte des collectivités territoriales du Sénégal impose aux collectivités locales :
- de voter leurs budgets en conseil municipal (article 253) ;
- de les rendre publics via l’affichage, la lecture publique ou la diffusion numérique ;
- et de permettre leur consultation par tout citoyen intéressé.
Ne pas publier le budget, c’est :
- Bafouer les droits des populations ;
- Empêcher tout contrôle citoyen ;
- Neutraliser le rôle des conseillers municipaux minoritaires ou critiques ;
- Protéger les dérives budgétaires, les surfacturations, les détournements et les gaspillages.
Une commune sans budget public est une commune sans boussole.
- Comment les populations peuvent-elles évaluer les priorités locales ?
- Comment savoir si les fonds destinés à la jeunesse, à la santé ou à l’éducation ont été utilisés à bon escient ?
- Comment mesurer l’efficacité d’une équipe municipale si son action budgétaire est gardée secrète ?
L’opacité est la première ennemie du développement local.
Le Mouvement THIÈS D’ABORD :
- Dénonce la non-publication récurrente du budget de la Ville de Thiès, comme une entrave grave à la démocratie locale ;
- Exige la mise en ligne immédiate et l’affichage public du budget de la commune ;
- Invite les citoyens, les jeunes, les femmes et les ASC à s’approprier les outils de contrôle citoyen : budgets, plans d’investissement, marchés publics, rapports de la Cour des comptes.
La démocratie commence par la transparence. La transparence commence par le budget.